L'avis d'un pratiquant de krav maga devrait être le même. Le tout étant de réellement bien comprendre pourquoi et comment atteindre ce niveau.
Pourquoi :
Simplement parce que les situations de survie sont difficiles et complexes, les décisions doivent être prises instantanément, la self-défense doit être bien appliquée, le corps apte et les facteurs "inconnus" doivent être favorables. Beaucoup d'éléments démontrent la fragilité de ce genre de situation et, malheureusement, les risques encourus sont parfois mortels...
Comment :
Plus complexe. Le tout est d'avoir un bon instructeur, de savoir s'oublier et d'être déterminé à incarner instant après instant sa pratique, sans se perdre dans le temps.
En Chine, un disciple de Lao Tseu, Mishotsu, a écrit une histoire au sujet des coqs de combat illustrant particulièrement bien ce "comment" :
Un roi désirait avoir un coq de combat très fort et il avait demandé à l'un de ses sujets d'en éduquer un. Au début, celui-ci enseigna au coq la technique de combat. Au bout de dix jours, le roi demanda : « Peut-on organiser un combat avec ce coq ? » Mais l'instructeur dit : « Non ! Non ! Non ! Il est fort mais cette force est vide, il veut toujours combattre ; il est excité et sa force est éphémère. »
Dix jours plus tard, le roi demanda à l'instructeur : « Alors, maintenant, peut-on organiser ce combat ? » « Non ! Non ! Pas encore. Il est encore passionné, il veut toujours combattre. Quand il entend la voix d'un autre coq, même d'un village voisin, il se met en colère et veut se battre. »
Après dix nouvelles journées d'entraînement, le roi demanda de nouveau « A présent, est-ce possible ? » L'éducateur répondit : « Maintenant, il ne se passionne plus, s'il entend ou voit un autre coq, il reste calme. Sa posture est juste mais sa tension est forte. Il ne se met plus en colère. L'énergie et la force ne se manifestent pas en surface. »
« Alors, c'est d'accord pour un combat ? » dit le roi. L'éducateur répondit : « Peut-être. ». On amena de nombreux coqs de combat et on organisa un tournoi. Mais les coqs de combat ne pouvaient s'approcher de ce coq-là. Ils s'enfuyaient, effrayés ! Aussi n'eut-il pas besoin de combattre. Le coq de combat était devenu un coq de bois. Il avait dépassé l'entraînement de la technique. Il avait intériorisé une forte énergie qui ne se manifestait pas en s'extériorisant. La puissance se trouvait dès lors en lui et les autres ne pouvaient que s'incliner devant son assurance tranquille et sa vraie force cachée.
Nous avons pratiquement tous déjà vaincu sans combattre mais incarnons-nous instant après instant cet état de fait ?
L'entraînement de l'esprit, de la technique et du corps permettent d'élargir son champ d'action en augmentant sa concentration et sa compétence.
Nous permettant d'obtenir cette liberté sans prix, celle de se sentir en sécurité face à tout danger.
Et peut-être même d'arriver à ce fameux niveau : celui où l'on vainc sans combattre.